Taux de rotation des stocks : principes et méthodes de calculs | Guide 2021
Pour optimiser leurs performances et rester compétitives, les entreprises doivent avoir un contrôle total sur l’état de leurs stocks, et ce, en permanence. Pour pouvoir à la fois éviter les pertes liées aux ruptures de stock et limiter les frais associés au surstockage, il est notamment essentiel d’en maîtriser le taux de rotation. Examinons de plus près ce concept de taux de rotation des stocks et apprenons comment le calculer.
Le taux de rotation des stocks, qu’est-ce que c’est ?
Avant de nous intéresser aux méthodes de calcul du taux de rotation des stocks, il est important de bien comprendre à quoi celui-ci fait référence. À première vue, l’idée paraît simple : lorsqu’on vend des produits, leur quantité en réserve diminue. Pour continuer à distribuer ces produits sans prendre le risque de se retrouver en rupture et de ne plus pouvoir répondre à la demande, il faut renouveler le stock. Le taux de rotation des stocks, c’est ce ratio de renouvellement, exprimé sur la base d’une période donnée.
Le calcul de cet indicateur est indispensable, car il permet de juger de l’efficacité du modèle organisationnel de l’entreprise et de celle de sa chaîne logistique. De manière générale, un taux de rotation rapide est synonyme d’une bonne gestion grâce à laquelle les produits ne restent pas longtemps en entrepôt.
Adopter une méthode de calcul du taux de rotation des stocks fiable s’avère par ailleurs utile pour vérifier la concrétisation des prévisions. Les entreprises soucieuses d’éviter le surstockage peuvent se baser sur ces informations pour faire entrer uniquement le nombre d’articles nécessaire, sans pour autant craindre la rupture de stock. Elles opèrent ainsi de manière cohérente par rapport à leurs besoins réels.
Quels sont les enjeux de la rotation des stocks ?
Le ratio de rotation des stocks est l’un des principaux indicateurs de performance. Ce n’est qu’en le calculant que l’on peut savoir si la gestion des stocks mérite d’être améliorée. Par exemple, des stocks dormants se traduisent par des frais inutiles, notamment liés à l’entretien et à l’entreposage, sans parler des risques de péremption ou d’obsolescence. Des marchandises qui n’ont pas été écoulées avant de ne plus être vendables sont vouées à être détruites, constituant une perte financière directe.
Un taux de rotation des stocks parfaitement maîtrisé a un impact positif sur la trésorerie, puisqu’il permet de ne pas mobiliser des capitaux qui pourraient être alloués au besoin en fonds de roulement.
Enfin, puisque ce ratio a des retombées sur les stocks eux-mêmes, il peut servir à se prémunir contre les ruptures de stock et les complications qu’elles entraînent. Lorsque le coefficient est idéal, les mises à l’arrêt de la supply chain sont évitées, de même que l’éventuelle insatisfaction des clients.
Quelles sont les limites de la rotation des stocks ?
Quelle que soit votre méthode de calcul du taux de rotation des stocks, il faut garder à l’esprit qu’il s’agit toujours d’une moyenne. À ce titre, cet indicateur ne permet pas d’obtenir de valeurs à l’instant T, ce qui peut être problématique si votre entreprise a une activité saisonnière, par exemple.
Le taux de rotation des stocks signale une tendance générale qui doit également être replacée dans le contexte de l’industrie dans laquelle votre organisation évolue. Une chaîne logistique du secteur de la distribution alimentaire n’aura ainsi pas la même cadence que celle d’un revendeur de pièces détachées. Lorsque la désirabilité du produit a une durée plus importante, le taux de rotation nécessaire est naturellement moins élevé.
Pour donner du sens à l’indicateur, il convient donc de l’examiner de manière objective.
Quelle méthode de calcul pour le taux de rotation des stocks ?
Puisque la fréquence de rotation idéale est unique à chaque entreprise, cycle d’exploitation, secteur, voire produit, il faut une formule fiable pour pouvoir la calculer en toutes circonstances. Celle-ci doit également permettre d’évaluer le taux de rotation des stocks sur la période que l’on choisit.
Pour ce faire, vous devrez diviser votre chiffre d’affaires par votre stock moyen.
Il s’agit donc de calculer d’abord le stock moyen sur une période donnée (le plus souvent une année). Deux options sont possibles :
- Vous pouvez réaliser l’opération suivante : (stock au début de l’année + stock à la fin de l’année) ÷ 2 = stock moyen.
- Ou, pour un résultat plus précis, ajoutez, chaque début de mois, le nouveau stock du mois à celui de la fin du mois précédent. Vous diviserez ensuite par 13 pour obtenir la moyenne. L’avantage de cette méthode est qu’elle prend en compte les fluctuations mensuelles de votre activité.
Par exemple, si votre chiffre d’affaires est de 200 000 € et votre stock moyen de 50 000 €, vous obtenez un taux de rotation de 4, indiquant que votre stock a été écoulé puis renouvelé 4 fois au cours de l’année.
Comment améliorer vos performances en fonction de votre taux de rotation des stocks ?
Une fois que vous aurez calculé la fréquence annuelle à laquelle vous renouvelez votre stock, vous pourrez comparer cette moyenne à celle de votre secteur d’activité. Si elle est plus grande, cela signifie qu’elle est plus rapide que celle de vos concurrents. Si elle est plus faible, vous devrez en déduire que votre fréquence de renouvellement est plus lente.
Plus la rotation des stocks est rapide, moins les coûts de stockage sont élevés (car moins d’espace d’entreposage nécessaire et moins de risque de voir les produits devenir obsolètes ou périmée). En revanche, lorsque la rotation est plus lente, l’éventualité d’une rupture de stock est moins importante, puisqu’il y a toujours davantage de produits en stock pour faire face aux périodes de forte demande.
À vous, donc, de juger si votre chaîne logistique peut se prêter à une stratégie proche de celle du juste-à-temps ou si, au contraire, le risque de rupture de stock est déjà trop présent. Dans ce cas, vous gagnerez à faire baisser votre fréquence de renouvellement pour mieux répondre à la demande. Une telle décision ne peut se prendre qu’au cas par cas, en fonction des conséquences liées à d’éventuels invendus.