Pourquoi les banques vont demander massivement des prévisionnels de trésorerie
Quel prévisionnel de trésorerie est exigé par les banques pour obtenir un prêt ?
La commercialisation du prêt PGE a démarré officiellement le 25 mars 2020 : sa distribution est prévue jusqu’à la fin de 2020.
C’est un total de prêts pour un montant de 300 milliards d’euros garantis par l’Etat et poussé par la Fédération Bancaire Française qui est proposé aux entreprises !
Ce dispositif hors normes va permettre à beaucoup d’entreprises de contracter un prêt jusqu’à 25% de leur chiffre d’affaires (hors taxes) du dernier exercice clos.
Se sauvant par là-même de difficultés extrêmes de trésorerie, voire de la faillite…
Ce prêt est proposé à des conditions extrêmement favorables :
- Garantie de l’Etat à hauteur de 70 à 90% (90% pour les #TPE/PME)
- Accordé quasiment à tout demandeur sauf rares cas (voir la liste des exclusions)
- Taux de 0,25% la première année pour les #TPE/PME (moins de 250 salariés)
- Différé d’amortissement la première année
- Remboursable en totalité au bout d’un an ou amortissable sur 5 ans supplémentaires (dans ce cas, le taux montera régulièrement jusqu’à 1% d’intérêt).
Les réseaux bancaires seront le relais très bienveillant de ce prêt PGE au détriment de leurs autres offres de prêts plus avantageuses pour eux.
Pour autant, dans la mesure où ils vont devoir assumer le delta non garanti par l’Etat (via BPI France) de l’ordre de 10 à 30%, ils vont demander massivement les derniers bilans clos de leurs clients entreprises mais également des prévisionnels.
En effet, nous avons appelé plusieurs directeurs d’agence et des conseillers pros : ils sont conscients que les bilans sortiront très en retard cette année…
Pas de bilans précoces, il faudra demander des prévisionnels mais…
…de préférence des prévisionnels de trésorerie (pas d’exploitation comme produit traditionnellement par l’expert-comptable) c’est-à-dire tenant compte des véritables flux de trésorerie de l’entreprise et donc d’une courbe de trésorerie précise.
Ils pensent que les entreprises vont se sauver à très court terme avec les dispositifs proposés (report d’URSSAF, de charges, chômage partiel etc.) et maintenant le prêt PGE mais la difficulté se situe à quelques mois : comment rétablir la santé de la société en remboursant ses dettes dans un contexte économique probablement dégradé pour un certain temps ?
TurboPilot, l’arme pour simuler sa trésorerie prévisionnelle et la suivre
Le Covid-19 a déclenché la promotion de cinq « gestes barrière » pour les personnes physiques, et pour les chefs d’entreprises, ce sont ces cinq « actions barrière » qui vous permettront de sauver votre trésorerie :
1/ Report de toutes les charges possibles
2/ Négociation au maximum : fournisseurs, banquier(s)…
3/ Facturation rapide et encaissement des créances clients (et rattrapage des encours en retard de règlement)
4/ Planification et suivi de trésorerie
5/ Sollicitation de toutes les aides possibles : voir son expert-comptable et ses autres conseillers…
Car il faudra sans doute mixer plusieurs dispositifs :
- Reports d’URSSAF salariés et gérant, de CFE, de taxes sur les salaires,…
- Mesures de chômage partiel
- Demande de report de paiement aux fournisseurs (eau, électricité, gaz, loyer, divers…)
- Recours au prêt PGE
- Demande d’augmentation du découvert bancaire
- Recours à des prêts de trésorerie classiques (éventuellement pré-attribués)…
La situation sera donc très complexe à maîtriser sur le plan de la gestion de trésorerie et il faut éviter de se noyer dans les chiffres !
C’est tout l’enjeu pour les conseillers du chef d’entreprise mais aussi pour le chef d’entreprise qui devra être très vigilant et ne compter que sur lui-même pour surveiller ses flux de trésorerie !
Et çà c’est très compliqué dans un tableau Excel ou dans une Google Sheet car les aléas et les décalages sont la norme en trésorerie !
Par ailleurs, passées les formalités de sauvetage d’urgence, tout dirigeant va (doit !) devoir se donner une visibilité de sortie de crise sur plusieurs mois, ou encore plus probablement sur une ou plusieurs années, pendant la période d’amortissement de ce prêt PGE très conséquent.
Car si l’on ajoute les reports d’URSSAF et les grosses factures fournisseurs, cela peut représenter un montant cumulé proche de 30 à 50% du chiffre d’affaires annuel à rembourser à court ou moyen terme !
Qui peut plaisanter avec une telle bombe à retardement ?
Car il faudra bien rembourser un jour !…
TurboPilot, l’arme pour simuler sa trésorerie prévisionnelle et la suivre
Ce qui veut dire effectuer des simulations de trésorerie à partir d’hypothèses basses, moyennes et hautes avec notamment des :
- Hypothèses de chiffre d’affaires selon la reprise économique que personne ne peut prévoir
- Hypothèses d’apurement des dettes fiscales, sociales, bancaires, fournisseurs…
Et avec un suivi « à la culotte » et donc « dynamique » (une courbe de trésorerie permanente) afin de savoir chaque jour, chaque semaine, chaque mois où en est l’entreprise et notamment si elle remonte la pente pour pouvoir rembourser les dettes contractées.
La pérennité des entreprises est à ce prix mais également leur cotation bancaire qui influe largement sur la tarification de leurs prêts bancaires.
Les prévisionnels d’exploitation et les bricolages à base de tableur seront à proscrire dans cette période car rendant impossible un suivi de trésorerie précis.
Alors si vous êtes un chef d’entreprise avisé, vous savez ce qu’il vous reste à faire : demandez à votre expert-comptable un vrai prévisionnel de trésorerie et si possible un suivi de trésorerie !