PME : Économie d’échelle : comment ça marche ? Guide

Economie d'échelle par un dirigeant

Pour augmenter la rentabilité d’une entreprise et assurer sa pérennité, plusieurs approches peuvent être envisagées. Pour les organisations qui offrent des produits, il peut s’agir d’étendre leur gamme afin de réaliser des économies d’envergure (economy of scope, en anglais). Pour d’autres, la stratégie consiste à générer un rendement plus important sans modifier, voire en réduisant le nombre de produits. On accomplit ainsi une « economy of scale », ou économie d’échelle. Définition et explications.

Définition des économies d’échelle

Le terme « economy of scale » ou « économie d’échelle » définit une tentative d’établir un rapport positif entre la quantité produite et le rendement dans un contexte de production. Pour ce faire, des investissements sont réalisés au niveau des facteurs de production, tels que le temps de travail ou les matériaux. Le nombre de produits fabriqués augmente ainsi de manière significative.

La définition des économies d’échelle prend également en compte la rentabilité qui, lorsque la production est soutenue avec un minimum d’effort, s’accroît proportionnellement. L’idée est qu’en évitant de multiplier les facteurs nécessaires à la production (ce qui est indispensable dès lors que l’on souhaite fabriquer différents produits), on peut augmenter le rendement tout en réduisant les coûts de production unitaires.

Économies d’échelle : comment ça marche ?

Faire une seule chose, de manière aussi efficace et rentable que possible, afin de produire plus, pour moins cher. Telle est la schématisation du principe d’économie d’échelle : une définition simple, mais qui a fait ses preuves. C’est notamment le concept de base derrière l’adoption du travail à la chaîne qui, à travers un investissement minimal dans la production, a permis d’augmenter le rendement des usines Ford de façon exponentielle. Une fois que la logistique est parfaitement établie et que les marges d’achat pour les matières premières ont été renégociées, les économies deviennent palpables.

Au-delà des coûts fixes rendus plus faibles par une utilisation raisonnée, les mesures d’économie d’échelle peuvent inclure un agrandissement de l’entreprise. Si l’acquisition de nouvelles machines et le renforcement de la main-d’œuvre permettent d’accroître suffisamment le rendement, les bénéfices augmentent eux aussi en conséquence.

Économies d’échelle : définition des trois catégories

Il existe trois grands types d’économies d’échelle pour les PME, qui concernent le succès des mesures mises en place. C’est le rapport entre la croissance de la production et celle du rendement qui permet d’établir la qualification. On parle alors d’élasticité d’échelle.

Les économies d’échelle constantes

Lorsque la production et le rendement augmentent de manière uniforme, l’entreprise est face à une économie d’échelle constante, dont l’élasticité est égale à 1. Cette configuration permet d’augmenter le rendement d’un pour cent si la production augmente d’un pour cent. Si cette approche n’est pas inintéressante, les entreprises visent habituellement une élasticité supérieure afin de générer de véritables bénéfices. En revanche, elle peut servir de tremplin et déboucher sur des économies d’échelle positives.

Les économies d’échelle négatives

Lorsqu’un investissement dans la production ne parvient comparativement pas ou peu à augmenter le rendement, impliquant une élasticité inférieure à 1, on parle de « diseconomy of scale » : une économie d’échelle négative. Cette situation peut se produire quand les limites de rendement naturelles sont atteintes. Dans le secteur de l’agriculture, par exemple, les arbres fruitiers ne donneront pas plus de fruits que le nombre de fleurs fécondées, et ce, quelle que soit la quantité d’engrais employée. Il arrive également que la croissance d’une entreprise entraîne des coûts d’organisation trop importants pour que le rendement puisse compenser les investissements nécessaires.

Les économies d’échelle positives

Les économies d’échelle positives, d’une élasticité supérieure à 1, représentent un résultat idéal pour toute entreprise qui amorce de telles mesures. Dans cette configuration, le rendement est supérieur à l’investissement dans la production. Une telle économie d’échelle s’obtient en agrandissant efficacement l’entreprise ou en faisant baisser les coûts de production. Une baisse des coûts fixes par rapport au rendement fait d’ailleurs partie des clés de la réussite. En effet, si le rendement augmente, mais que les amortissements et loyers restent les mêmes, le bénéfice est naturellement supérieur.

Économie d’échelle, d’envergure, ou de densité ?

Augmenter le rendement par rapport à la production permet aux entreprises qui y parviennent de prospérer de manière exponentielle. Les organisations dont les économies d’échelle sont très importantes peuvent ainsi en arriver à influencer leur marché, voire à le dominer entièrement. En effet, l’objectif reste de surdimensionner la croissance au point d’émerger au-dessus de la concurrence.

Il est par ailleurs possible d’envisager des économies d’échelle externes, qui porteront sur l’intégralité d’un secteur, ou même sur une société dans son ensemble. Il s’agit alors de réduire les coûts de production à l’échelle du marché en incluant différents acteurs. Une telle approche profite la plupart du temps à l’ensemble du secteur, permettant notamment aux fournisseurs de proposer des prix ajustés, mais également de mutualiser une main-d’œuvre qualifiée.

Les économies de densité visent à faire baisser les coûts fixes, notamment en renforçant la concentration de la clientèle dans un espace géographique précis. Cette approche se focalise sur les résultats apportés par une maîtrise totale de la logistique pour diminuer le prix de revient d’un produit et assurer l’écoulement de la production.

Les entreprises qui optent pour les économies d’envergure, en revanche, ne cherchent pas à augmenter la production d’un seul et même article, mais plutôt à élargir leur gamme. Ainsi, elles disposent d’une palette de produits plus large pour convaincre différents profils de consommateurs. L’idée est alors d’exploiter les infrastructures, machines et mains-d’œuvre existantes pour les adapter à des produits plus variés sans générer de coûts additionnels.

Les économies d’échelle ne sont pas la chasse gardée des grands groupes disposant des moyens suffisants pour envisager une chaîne de production gigantesque. Même investir dans un matériel de bureau nouvelle génération ou dans des logiciels de pointe peut par exemple booster la productivité de vos collaborateurs. De tels investissements peuvent s’inscrire dans une optique d’economy of scale ou d’economy of scope et contribuer à une croissance harmonieuse pour votre entreprise. En fonction de votre activité et de ses caractéristiques, quelques ajustements stratégiques pourront ainsi faire toute la différence et vous aider à réellement pérenniser votre organisation.