Cash is king : la chasse au cash caché est ouverte
Patrick SENICOURT nous envoie les derniers développements de ses réflexions opérationnelles concernant l’amélioration de la notation bancaire d’une entreprise
Il plante le décor dès sa phrase introductive : « Les temps sont durs. Le plan de trésorerie laisse entrevoir le risque de cessation de paiement. Mais le pire n’est jamais certain ! Et si l’entreprise cachait un trésor de cash insoupçonné ?… Alors, pour repérer et mettre au jour ce trésor, suivez le guide. »
Des marges de résilience pour desserrer les contraintes
Patrick indique que : « Même lorsque les tensions de solvabilité sont vives, la structure des comptes de l’entreprise peut contenir des capacités à déserrer les contraintes, ou au contraire à les amplifier. Il importe alors bien sûr de les repérer, de les mettre sous contrôle et de s’en prémunir, autant que faire se peut. »
Des potentialités existent : il faut savoir les estimer pour ensuite les exploiter au profit d’une meilleure notation bancaire.
Ses préconisations reposent sur l’examen de la trésorerie nette de l’entreprise à l’instant, mais également sur une appréciation reposant trois notes construites par l’outil Nota-Pme qui forment un « indice de performance » global :
1/ La solvabilité : ce critère mesure les facteurs susceptibles de dégrader ou de renforcer les capacités de l’entreprise à faire face à ses obligations de règlement.
2/ La robustesse : il s’agit d’apprécier la solidité de l’entreprise, sous l’angle du poids du long terme et de l’intensité capitalistique (fonds propres, immobilisations), ou de l’importance des financements par l’exploitation
(crédit fournisseurs, avances clients) ; il intègre à l’opposé les facteurs susceptibles de déstabiliser
l’entreprise (puissante exploitation s’appuyant sur un bilan fragile, endettement trop lourd).
3/ La rentabilité : la note de ce critère de rentabilité globale apprécie tant la rentabilité de l’exploitation que celle des capitaux engagés dans l’entreprise.
La résilience s’organise alors via 6 catégories d’actions à envisager
Action 1 : libérer et monétiser du capital immobilisé
Quelle est l’idée ?
« Les actifs immobilisés apparaissent au bilan à leur « coût historique », et amortis conformément à des règles
comptables et fiscales à un rythme souvent trop rapide au regard du réel vieillisement ou de la dépréciation
effective de l’actif. Ainsi, leur valeur affichée est-elle le plus souvent en décalage par rapport à leur valeur réelle, soit de marché (notamment pour les actifs immobiliers), soit d’utilité pour des équipements anciens mais irremplaçables, soit de performance économique notamment pour les participations…
Parfois même, certains actifs n’apparaissent pas du tout car ils n’ont pas été enregistrés au bilan : c’est
souvent le cas des actifs immatériels, par exemple la Recherche-Développement enregistrée en charges et
donc non immobilisée, les marques, des innovations non brevetées, ou même le fonds de commerce… »
Action 2 : alléger et pré-financer les actifs d’exploitation
Quelle est l’idée ?
« Les postes recensés ici alourdissent les besoins de financement. Leur niveau et leur amplification, notamment en cas de croissance, sont une source majeure de désolvabilisation pour l’entreprise. Il importe donc en priorité de les maîtriser et de les optimiser. Mais ils peuvent également constituer des réservoirs de trésorerie à mobiliser. »
Action 3 : différer raisonnablement le règlement de certaines dettes d’exploitation
Quelle est l’idée ?
« Le pilotage des décaissements (cash out, ou cash burning) est un enjeu clé pour franchir une mauvaise
passe et limiter l’hémorragie.
Il convient cependant de rester dans des limites raisonnables, et ne pas « exporter » les difficultés de
l’entreprise vers ses partenaires au point de les mettre en danger : la négociation est toujours préférable à
une décision unilatérale, notamment pour tenter de rendre plus favorables les clauses contractuelles les
plus contraignantes. »
Action 4 : maîtriser en priorité les charges les plus significatives
Quelle est l’idée ?
« La maîtrise des charges est évidemment une préoccupation permanente du chef d’entreprise et de ses équipes. L’expérience montre cependant qu’il peut être bien utile de la revisiter pour l’améliorer en permanence, surtout en périodes de vaches maigres. »
Action 5 : se focaliser sur les menaces particulières pouvant rendre la résilience plus difficile à tenir
Quelle est l’idée ?
« Il s’agit d’engager une démarche contre-offensive : la situation comporte ici certaines « bombes à
retardement » qu’il convient de désamorcer à froid. »
Action 6 : oser rebondir grâce au renforcement structurel du business model et à l’amélioration de l’image financière de l’entreprise.
Quelle est l’idée ?
« En prenant un peu de hauteur, sans prétendre à l’exhaustivité, voici divers axes forts à envisager pour faire
front et se réinventer en préparation au monde d’après ».