La Gestion de Trésorerie : un enjeu crucial pour les entreprises du Bâtiment Travaux Publics (BTP)

par Philippe LATAILLADE consultant et dirigeant de Patrons+

A l’heure de la reprise économique, dans un contexte fragilisé par la crise sanitaire, la gestion de trésorerie pour toutes les entreprises est devenu plus que jamais un enjeu capital.

Comme dans tous les secteurs qui ont connu une période d’activité au ralenti liée à cette crise sanitaire, les entreprises du secteur Bâtiment Travaux Publics ont massivement déstocké et doivent se réapprovisionner pour alimenter leurs nouveaux chantiers ce qui génère déjà un important besoin en fonds de roulement (BFR) et donc un risque fort de liquidité.

Mais analysons comment, spécifiquement, ce secteur est très sensible aux variations de trésorerie.

Car s’il est un domaine économique où cette gestion de trésorerie est particulièrement prégnante, c’est bien le secteur du Bâtiment Travaux Publics.

  • Tout d’abord, le Bâtiment Travaux Publics est un domaine à faible rentabilité. Selon l’analyse annuelle 2019 de BTP Banque, la rentabilité des entreprises du Bâtiment s’établit à 2,8 % pour le Gros-Œuvre, 2,9 % pour le Second Œuvre et 3,1 % pour les Travaux Publics. Quand on sait que la rentabilité alimente la trésorerie, on comprend que la marge de manœuvre de ce secteur en matière de trésorerie est extrêmement faible.
  • Ensuite, le secteur du Bâtiment Travaux Publics est déséquilibré entre des fournisseurs de matériaux qui sont pour la plupart des entreprises d’envergure nationale ou internationale, et des Clients (les artisans) dont la plupart ont une taille modeste, voire très modeste (moins de 10 salariés). Dans ce contexte, les négociations sont impossibles, et les fournisseurs imposent leurs conditions de paiement.
  • Également, le secteur du Bâtiment Travaux Publics est un secteur où les délais de paiement des clients peuvent être très longs lorsque ce sont des acteurs publics. Associé à des investissements qui peuvent être conséquents, le BFR (Besoin en Fonds de Roulement) que doivent supporter les entreprises du Bâtiment s’en trouve alourdi, et la trésorerie est évidemment affectée.
  • De plus, dans le domaine du Bâtiment Travaux Publics, les entreprises ont à faire face à des mécanismes de règlements financiers qui leur sont défavorables : retenues de garantie, comptes prorata, cautions bancaires… Peu de sociétés sont armées pour correctement gérer ces décalages ou des surcoûts.
  • Par ailleurs, beaucoup de petites entreprises artisanales du Bâtiment Travaux Publics ont une gestion qui n’est pas toujours très bien professionnalisée (encore beaucoup de devis et de factures papier, dans Word ou dans Excel), les factures peuvent parfois être produites tardivement, le suivi des factures émises aux clients n’est pas toujours bien relancé faute d’un suivi précis des règlements (absence de suivi et d’une balance âgée) et d’un processus de relance. Certaines de ces factures clients peuvent même ne jamais être réglées quand l’entreprise est administrativement très désorganisée !
  • Même si ce n’est pas spécifique au secteur du Bâtiment Travaux Publics, les entreprises artisanales entrent pour la plupart dans la période du remboursement du PGE (Prêt Garanti par l’Etat). La trésorerie étant déjà fragile (cf ci-dessus, la faible rentabilité du secteur), ce remboursement représente une nouvelle sortie d’argent qui va être très compliquée à compenser par une hausse des prix.
  • Enfin, le secteur des matériaux connaît actuellement une envolée des prix inédite. Les marchés sont signés plusieurs mois à l’avance. Comment répercuter cette hausse auprès des clients ? Il est à craindre que le résultat des entreprises artisanales soit affecté par cette hausse, et par conséquent, la trésorerie sera à coup sûr malmenée.

Pour toutes ces raisons, dans cette période délicate, la gestion de trésorerie pour les entreprises du BTP revêt une importance cruciale. Il est indispensable qu’elles se dotent des outils et d’un savoir-faire adaptés.

Alors que la croissance dépasse désormais les +6%, il devient vital pour les entreprises du Bâtiment Travaux Publics de mieux appréhender :

  • leurs chantiers à venir et leur prévision de chiffre d’affaires (et de la suivre régulièrement) en exploitation (en hors taxes et à date de facture) et en trésorerie (en toutes taxes comprises et à date de passage à la banque) ;
  • leur besoin en fonds de roulement (BFR) qui va en découler avec une certaine finesse (les tableaux Excel sont à proscrire) ;
  • leurs marges par chantiers en distinguant les coûts directs (temps, matières…) et indirects (coûts de structure) ;
  • leur(s) courbe(s) de trésorerie, éventuellement avec plusieurs banques (et plusieurs seuils de découvert), en réalisant éventuellement diverses simulations ;
  • et de surveiller comme le lait sur le feu le règlement de leurs clients et l’ancienneté de leurs créances (avec une balance âgée) ;
  • de gérer au mieux leurs délais (balance âgée également) et leurs règlements fournisseurs ;
  • enfin, de disposer d’indicateurs multiples et automatiques : notamment des indicateurs de CA, de SIG (soldes intermédiaires de gestion) de BFR (besoin en fonds de roulement), de marge opérationnelle et de résultat net.

Un bon outil de prévision et de suivi de trésorerie permet alors un pilotage de gestion précis, fiable, automatique et permanent qui est absolument requis dans une période comme celle que nous vivons.

p.lataillade@patronsplus.fr, 06 42 400 326 – Conseiller en Gestion et Finances pour les Entreprises du Bâtiment

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(*) Hors outil de facturation et d’analyse de coûts de revient par chantier.